Un article récemment paru dans le quotidien Sud-Ouest a retenu notre attention :

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Il s'agit de la construction d'un gazoduc, dénommé Artère de l'Adour, long de 96 km entre Arcangues et Coudures, dans les Landes. Cet ouvrage est effectué par la société TIGF (Transport et Infrastructure Gaz de France). L'arrêté d'utilité publique a été publié en Mai 2014 par le Préfet des Landes. Les travaux sont aujourd'hui dans le canton de Pouillon, au sud de Dax, au nord de Peyrehorade, soit à peu près à la moitié du tracé.. Il devait être terminé cette année mais il semble qu'il y ait un peu de retard pour la mise en gaz.

Ce projet a été (est) contesté dès le départ par l'association "Mouguerre cadre de vie". Plusieurs remarques ont été faites lors de l'enquête d'utilité publique qui s'est déroulé jusqu'au 31 octobre 2014.

Le chantier de TIGF traverse aussi les Landes. Ici, le poste de soudure à Pomarez. © Photo Jean-Daniel Chopin

Le chantier de TIGF traverse aussi les Landes. Ici, le poste de soudure à Pomarez. © Photo Jean-Daniel Chopin

"L'association s'élève contre ce projet car il va probablement accompagner le développement de l'exploitation du gaz de schiste en Pays Basque espagnol.

Or ce gaz est extrait par la technique de fracturation hydraulique, très polluante notamment pour la nappe phréatique.

Le gouvernement basque semble vouloir également autoriser l'extraction par fracturation hydraulique dans le sous-sol marin, et c'est toute la baie de Biscaye qui est mise en danger.

Ce danger nous concerne directement.

La France d'ailleurs a interdit la technique de la fracturation hydraulique.

La pollution de l'eau n'a pas de frontière.

Il nous apparaît hypocrite d'interdire sur notre sol une technique jugée trop dangereuse, mais de vouloir déclarer d'utilité publique le gazoduc permettant de transporter ce gaz.

Le fait que ce gazoduc soit lié à l'extraction du gaz de schiste au Pays basque Sud a été annoncé par le président du gouvernement autonome basque à la presse, lors de son annonce de vouloir extraire le gaz de schiste."

puit d'exploitation de gaz de schiste

puit d'exploitation de gaz de schiste

Les dangers évoqués par l'association "Mouguerre cadre de vie" sont confortés par le fait que fin 2014 le gouvernement espagnol a décidé de tout miser sur la fracturation hydraulique, technique permettant d’extraire du gaz et du pétrole de schiste.

Et ce malgré la forte opposition de la population et de la plupart des régions concernées qui ne veulent pas de cette pratique très controversée et sont allées jusqu’à l’interdire sur leur territoire.

Au Pays basque, dont le gouvernement s’est montré plutôt favorable à l’exploitation du gaz de schiste, une plateforme citoyenne locale a appelé à la mobilisation populaire : elle a réussi à recueillir, début décembre 2014, plus de 103 000 signatures contre la fracturation.

Pour le gouvernement espagnol, l’enjeu est considérable, car l’Espagne importe 99 % des hydrocarbures dont le pays a besoin.

Or un rapport du conseil supérieur des écoles d’ingénieurs de mines de Madrid, publié en 2013, estime que les réserves de gaz de schiste présentes dans le sous-sol espagnol (principalement le Pays basque et la Cantabrie, le sud des Pyrénées, la vallée de l’Ebre et du Guadalquivir) correspondent à trente-neuf années de la consommation actuelle du pays. Cependant ces estimations sont, comme le reconnait Shale Gas España, purement spéculatives.

Le ministère de l'Industrie a donné à l'entreprise Frontera Energy Corporation l'autorisation d'explorer du gaz par fracking sur 47.940 hectares de terre et mer, entre Sopelana et Bermeo (Biscaye). Le permis du projet d'exploration, nommé "Geminis", sera en vigueur pendant six ans, selon le quotidien El Correo.

Rajouté à cette information le fait que côté espagnol il existe depuis 10 ans un tronçon de gazoduc entre Irun et Arcangues qui n'est que le point de départ d'Artère de l'Adour, et l'on comprend la volonté des foreurs de pouvoir exporter leur futur gaz de schiste vers la France.

Et ce avec l'assentiment du gouvernement français qui interdit (pour l'instant) l'exploitation du gaz de schiste sur son sol, mais déclare d'utilité publique (?) la construction d'un gazoduc permettant de faire rentrer en France du gaz de schiste en provenance d'Espagne.

Une lutte internationale est nécessaire et c'est ce que notre collectif a commencé à faire lors de sa participation début Mars à "l'European Obsevatory on Fracking"

Non au gaz de schiste, du Pays Basque Espagnol.
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