Enfin ils en parlent.

Laissée pour compte des discours de la précampagne présidentielle et de la primaire de la droite, l'écologie revient sur les écrans radar des candidats à l'Elysée.

Dernièrement, le site Web du candidat Les Républicains (LR) s'est enrichi d'un document au titre sans ambiguïté - « Environnement et transition énergétique » - où François Fillon aligne 35 propositions.

A gauche, Benoît Hamon a mis les pieds dans le plat, jeudi dernier sur France 2, en se posant en défenseur intraitable du principe de précaution, dont l'application est lourde d'enjeux dans les domaines de la santé et de l'environnement (OGM, gaz de schiste, pesticides, etc.).

Les esprits pourraient vite s'échauffer sur ce sujet. François Fillon propose en effet d'extraire ce principe de la Constitution. Sa promesse ne date pas d'hier, mais elle était passée jusqu'alors quasi inaperçue, reléguée par deux thèmes bien plus brûlants, l'économie et la sécurité.

Tel est moins le cas aujourd'hui.

La pression de l'actualité oblige les compétiteurs à sortir du bois sur les dossiers environnementaux. « C'est sûr qu'on ne peut pas ne pas parler de la pollution de l'air, vu la gravité de l'épisode actuel. Il est évident, également, que l'élection de Donald Trump impose de se positionner sur la question du réchauffement climatique », pointe Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE). « Il y a peu de perspectives de création d'emploi, sauf dans l'environnement. Aucun prétendant à l'Elysée ne l'ignore », ajoute Arnaud Gossement, avocat, expert en droit de l'environnement.

Cap tous azimuts sur l'environnement

Comme il n'est pas question non plus de se laisser distancer par l'un ou l'autre, tous les candidats embrayent sur l'environnement, y compris les moins allants.

Au mois de novembre dernier, Arnaud Montebourg, dans sa déclaration de candidature à la primaire de la gauche, a défendu certaines propositions au nom de « l'impératif écologique ». L'ex-ministre du Redressement productif pro-gaz de schiste doit veiller à ne pas se laisser déborder par la gauche de la gauche.

Les discours sur les bienfaits du productivisme, qui ont longtemps fait vibrer ses troupes, n'y sont plus trop de mise.De fait, ils ne collent guère avec la planification écologique prônée par son candidat Jean-Luc Mélenchon.

Sur l'aile droite de la gauche, l'écologie sort aussi du monde du silence.

Manuel Valls, dans son discours d'Evry, a promis de répondre aux enjeux du réchauffement climatique.

Avant lui, Emmanuel Macron, dans son livre « Révolution », s'est fait le chantre de la transition énergétique. Le Front national et sa présidente ne sont pas en reste. Marine Le Pen défend une « écologie patriote » et soutient à toute force... le nucléaire. « Mais elle est aussi favorable aux énergies renouvelables », note Arnaud Gossement.

En passe de redevenir audible, la thématique environnementale va-t-elle le rester ?

On peut l'espérer avec la candidature de Yannick Jadot, qui porte les couleurs d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). « Elle va permette d'injecter de l'écologie dans les débats », estime Arnaud Gossement.

Article de Joël Cossardeaux  du Journal LES ECHOS.fr

L'écologie s'invite enfin dans la campagne
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